Le pétoncle noir

d'après Le Grill, 2020

 

Le pétoncle noir, Chlamys varia ou Mimachlamys varia (Linné ,1758) est un mollusque bivalve de la famille des pectinidés. Originaire du nord-est de l’Atlantique, on le retrouve du sud de la Norvège jusqu’au golfe de Guinée en passant par la Manche ainsi que dans toute la Méditerranée. Cette espèce est présente sur estran à basse mer lors des vives eaux peut vivre jusqu’à 80 m de profondeur. Cependant les populations les plus abondantes semblent se trouver principalement dans les baies abritées et dans les eaux peu profondes entre 0 et 20 m. Le pétoncle noir est un animal filtreur qui se nourrit principalement de phytoplancton et de matière détritique.

À taille adulte, les individus mesurent entre 35 et 45 mm et peuvent atteindre jusqu’à 80 mm. La coquille du pétoncle noir est constituée de deux valves plus ou moins convexes et asymétriques : l’oreillette postérieure est petite et obliquement tronquée tandis que l’antérieure porte à la base une large échancrure byssale. Ces oreillettes sont par conséquent très inégales, c’est d’ailleurs l’un des critères taxonomiques qui permet de le distinguer très facilement de son proche cousin le pétoncle blanc Aequipecten opercularis (Linné, 1758).

Cycle de vie

La reproduction du pétoncle se fait par l’émission de gamètes mâles et femelles dans la colonne d’eau qui vont se féconder et donner des larves planctoniques.

Une première ponte intervient en général à la fin du printemps, entre avril et juin, et une seconde en fin d’été, du mois d’août à début octobre. La durée de vie planctonique de la larve de pétoncle noir est estimée entre 15 jours et 3 semaines. Pendant cette phase pélagique, les larves peuvent se disperser au gré des courants et ainsi coloniser de nouveaux habitats. La quantité de nourriture disponible ainsi que la température des masses d’eau visitées vont directement influencer le taux de survie des larves. En dessous de 16°C, les chances de survie des larves sont quasi nulles. Par contre, les pontes plus tardives entrainent un meilleur recrutement grâce aux températures estivales plus élevées plus propices à la survie et à la fixation larvaire.

À la fin de la vie pélagique, les larves passent à la recherche d’un substrat pour accomplir leur métamorphose et se fixer. Les larves de pétoncle noir semblent se fixer préférentiellement sur des substrats plus en profondeur et sombres comme des anfractuosités de rocher, des coquilles vides ou d’autres supports concaves. Ce stade de fixation et de métamorphose est l’étape la plus critique pendant laquelle la mortalité́ est la plus forte.

 

Prédateurs

Une des caractéristiques remarquables chez cette espèce réside dans son association de type mutualisme avec l’éponge Halichondria panicea (Pallas, 1766) décrite par Forester (1979) : la coquille pouvant être recouverte intégralement par cette éponge. Cette association permet à ce pectinidé de limiter les risques de prédation, notamment par l’étoile de mer.

Les autres prédateurs potentiels sont : les daurades, les roussettes et différents types de crustacés comme le tourteau ou l’araignée de mer. Afin d’éviter ces prédateurs et compte tenu de sa coquille relativement fragile, l’autre moyen de camouflage et d’évitement adopté par l’espèce est de se nicher dans un abri. Généralement le pétoncle se fixe dans des anfractuosités rocheuses, dans des coquilles vides plus grandes et plus solides, avec notamment une véritable préférence pour les coquilles d’huitre plate.